Ode à la Vie, ou la splendeur du factice tricycle en gravier
Pièce en 2 actes et demi
Personnages :
Norbert ; physicien renommé au physique éclatant d'aigle déchu - Mari de Couina et Pimpolière - frère de Poniandre et père de Sylvatesse
Couina ; ancienne femme du monde reconvertie dans les anagrammes - Femme de Norbert
Pimpolière ; Personnage ambigu entre deux sexes et vêtu d'une peau de Tigre de l'Euphrate - mari et femme de Norbert, frère de Poniandre, frère de Pimpolière
Poniandre ; dogue argentin collectionneur de timbres
Sylvatesse ; créature de rêve naine au crane rasé, propriétaire du Palace de Norbert après la chute du gong
Bilbedon; maire du Village Au Bois Fleuri, actionnaire principal à hauteur de 57% des parts de la société de Norbert, côté au NASDAQ pour ses bonnes oeuvres - frère de Pimpolière
Synopsis
Après deux ans et demi passés dans un cachot bolchévique pour n'avoir pas crié les mots d'usage lors de la chûte du gong, Norbert revient à la vie, la vie mélancholique, la vie-Amour, la vie-Labeur, la vie-ça-masse-terre-garde. Se melangent les souvenirs de sa vie d'avant et les forecasts de sa vie d'après. Il renaîtra, au contact de Couina et Pimpolière, véritables symboles du Bien et du Mal engendrés par la société de consommation du bas-Dunkerque des années noires. Sa liaison incestueuse avec Poniandre, icône du parapluie de victuailles contrecarrant les sombres desseins de Bilbedon, fera naître en lui la Douleur et la Guérison de son âme intérieure, représentée par la sombre Sylvatesse.
La paix et le salut se trouvent-ils au loin, derrière les barrière du Conforama, ou au profond des tressaillements de l'âme?
Le soleil se levera toujours, azuréen, sur le Mont de Gravier.
Le spectateur veillera à concevoir que les scènes ne changent point selon les entrées et sorties des comédiens.
Morceau choisi :
Acte II - scène 67:
La Pièce. Tout est sombre si ce n'est l'écarlate clarté de la douche aux rideaux en arrière-background. Norbert est sur sa chaise à bascule. au loin les cris des fauves résonnent. Norbert : Que ne me viennent ces propres desseins, fidèles aux hommes qui ont tant aimés ?
Il fume sa pipe
Que l'horizon ne se lève il point à point nommé ? point trop qu'il n'en faut, pour m'en falloir à tous les poings !
Sylvatesse : sortant de sous la commode : Que ne sais-je ô toi, figure, visage, faciès de la culpabilité !
Norbert : Ah ! tu as raison ma douce Sylvatesse, le temps a transformé mes traits en de vilains sillons, sillages du temps qui sillone là où les rayons ne rayonnent... je dois me changer et ma purge emmurer.
Norbert sort. Entrent Couina et Pimpolière.
Couina et Pimpolière : Que fais tu donc là, souillon ! tu abimes les meubles et les tapis, à poser tes yeux sur ce qui ne se meût.
Sylvatesse : J'erre, dans le domaine qui me revient
Entre Norbert, vêtu d'une passoire
Norbert : Vous !!! toutes ici !! Mon calvaire ne connaîtra donc jamais de répit !
Couina et Pimpolière : Nous sommes les messagères, le temps s'écoule, et pour toi le soleil se couche !
entre Poniandre, vêtu d'un pagne de coquelicots et chantant " à la claire fontaine"
Norbert : ... !!!
Couina et Pimpolière : Et voici enfin la couleur de la honte !
Norbert sort discrètement
Couina et Pimpolière : a cappella : que la terre et le tertre ne pardonne d'entartrer, notre visage terne sans une once de fierté !
Entre Norbert, vêtu d'une gauffre.
Norbert : Puisse-qu'il en est ainsi et que le monde se change, voyez donc sans férir... ma peau d'orange.
Sylvatesse hurle de stupeur.
Fin de la scène. Musique d'attente : Manu Chao des Wampas.
On dirait un mélange entre le Génie des Alpages, les Robins des bois, et de l'écriture automatique. C'est publiable, je pense.